Contre les grèves

Ça y est, c'est décidé, je pars en guerre contre les fonctionnaires de l'éducation nationale.

Lundi 16 mars 2009, mon fils, en classe de CE1, me montre son cahier de liaison. S'y trouve une note :

"L'enseignant de votre enfant sera en grève le jeudi 19 mars 2009 pour défendre le service public d'éducation. Pour toute information concernant le service d'accueil, contacter la mairie."

Dans un premier temps, je "m'énerve" en me disant : encore une grève !!! Et je suis prévenue seulement 2 jours avant le début.
Dans un second temps, j'appelle la mairie pour savoir si la loi va être appliquée, si le service minimum obligatoire va être mit en place.
Et la, oh surprise !, pas de service minimum.
Comment vais-je pourvoir m'organiser en si peu de temps ???

Donc j'adresse à l'attention de la maîtresse de mon fils le message suivant :

"Le fait d'être pris en otage par l'éducation nationale est une chose, mais serait-il possible de prévenir les parents à l'avance, qu'ils aient le temps de s'organiser. Tous les enfants de l'école n'ont pas la chance d'avoir des grands parents à la retraite et la mairie n'assurant pas le service minimum obligatoire, il devient difficile de s'organiser ! En conséquence, pour la grève du mois prochain, serait-il possible d'être prévenu au moins une semaine à l'avance ? Merci de votre compréhension. "

Bon d'accord, j'y vais un peu fort mais, en même temps, l'institutrice de mon deuxième enfant (grande section de maternelle) me dit le mardi matin que cette grève avait déjà été planifiée lors de celle du 29 janvier. Si c'est vrai, pourquoi suis-je prévenue seulement deux jours avant ? Et la directrice de l'école maternelle rajoute qu'elle n'est même pas tenue de nous prévenir en cas de grève.
C'est vrai, elle a raison. Mais personne n'est tenu d'être correcte, ce n'est pas une loi, mais quand on l'est, tout se passe mieux !
Bref !!!

Le mot que j'ai mis dans le cahier de mon fils est arrivé jusqu'au directeur de l'école primaire. Et voici le résultat :

Il a sur ligné "pris en otage" et y a ajouté deux points d'interrogations, il a également sur ligné la partie sur la mairie en y ajoutant : "voir en mairie", puis il a daté et signé. Et je vois un nouveau mot :

Madame, Monsieur,
" En raison du mouvement de grève jeudi 19 mars 2009 il est très difficile d'organiser en toute sécurité des services de qualité, de ce fait : les garderies du matin et du soir ainsi que l'étude ne seront pas assurées.
Par contre, un service minimum sera mis en place concernant les cantines. Un repas froid (style pique-nique) sera servi par quelques agents communaux non grévistes. Au vu des difficultés d'organisation des services, je vous invite, si vous en avez la possibilité à ne pas envoyer vous enfants à l'école.
Veuillez agréer bla bla bla "

Donc décidée à ne pas me laisser marcher sur les pieds, voici le mot que mon fils a donné, via son cahier de liaison, à son directeur :
" Et ce qui devait arriver, arriva :
N'ayant pas prévenu mon employeur à temps, celui-ci m'a refusé mon congés jeudi 19 mars 2009. N'ayant aucun autre moyen de faire garder mon fils, j'ai quand même pris un congé. Résultat : je ne serai pas payée pour cette journée. Et je n'ai pas les moyens de me passer d'une journée de salaire. Quant à mon employeur, le manque à gagner, pour cette journée, s'élève à plusieurs centaines d'euros. A qui doit-on envoyer les factures ?
Les grévistes ne sont-ils pas responsables des conséquences financières de leurs grèves ?
En ces temps de crise où le chômage technique touche de plus en plus de salariés, est-ce normal et décent que les fonctionnaires de l'éducation nationale empêchent ceux qui ont encore un emploi de travailler ?
Je n'ai absolument rien contre le droit de grève, bien au contraire, tant que celui-ci ne me prive pas de mon droit au travail.
Je me rends compte que ce mot aura autant d'effet que le premier, c'est l'éternelle histoire du pot de terre contre le pot de fer.
Alors, pouvez-vous me faire parvenir le calendrier des prochaines grèves ?
Ou, peut être, pouvez-vous envisager d'organiser les prochaines grèves pendant les vacances scolaires ( rappelons que les fonctionnaires de l'éducation nationale en ont 14 par an) , ou bien les mercredis ou les samedis. "

Bon d'accord, la aussi j'y vais un peu fort, mais je reste sur l'impression d'avoir été prise pour une andouille étant donnée la réponse à mon premier mot.

Et la, après deux jours d'attente, je reçois une CONVOCATION qui dit la chose suivante :

"Nous avons lu avec un certain intérêt les mots que vous avez écrits dans le cahier de liaison de votre enfant, c'est pourquoi je vous invite à me rencontrer le samedi 04 avril 2009 à 11h30 à l'école afin de mettre un terme à ces vaines polémiques."

Donc résultats de tout ça le 04 avril !!!!